Le cerf-volant
léger,
comme un grand papillon élégant
aux couleurs magnifiques,
parfois mystérieuses
comme une fleure exotique,
parfois agressives
comme les flammes d’un incendie,
parfois sensuelles
comme la robe en voile
d’une femme qui veut séduire,
parfois tendres
comme les regards des enfants…
il ne fait aucun bruit quand il tombe,
il te laisse entrevoir le soleil et les nuages
à travers ses couleurs,
tu peux l’effleurer,
mais si tu le manies sans attention
tu peux le briser,
il sait courir rapidement
entre la terre et le ciel,
puis tout à coup
il se laisse saisir par le bon vent
et il se fait soulever en haut
d’un grand bond
sans crainte,
il confie en ce vent
il s’abandonne à lui
et bientôt il danse
doucement
avec lui,
parfois il blague
et son vol irrégulier
ressemble à la course imprévisible
zigzagante d’un enfant
qui s’échappe de ses amis de jeu,
parfois il se laisse bercer
paresseusement,
parfois il semble avoir décidé
de s’en aller
en haut, en haut, de plus en plus
vers le soleil,
vers le bleu infini,
comme un oiseau qui a retrouvé sa liberté,
il n’est plus qu’un petit dessin coloré
presque disparu à nos yeux
et on dirait qu’on l’a perdu…
mais le regard entrevoit
un fil très subtil
qui relie cet oiseau irréel
à la terre, à une main forte
sûre
qui le guide constamment
qui le laisse voler agréablement
qui le garde quand même prisonnier…
pauvre cerf-volant,
si beau, si aimable, si léger,
si souple et délicat,
si proche d’un être vivant
si proche d’un ange
et pourtant sans vie
quand tu tombes par terre…
Je te ressemble beaucoup.