Tu regardes la mer... Que te dit-elle?
Une immensité bleue, des flots, un murmure
Qu'une divine main a créés
Pour apaiser la souffrance des malheureux.
Mais ton regard erre au gré des flots...
La mer a reconnu en toi une amie,
L'onde capricieuse te caresse tendrement,
Elle te parle, tu lui souris.
« Mon existence est uniforme, monotone,
Guidée par l'impitoyable force divine...
Je vais, je reviens sans but aucun,
Caressant les mêmes galets, baignant les mêmes rives.
Ta vie, ô ma douce compagne,
Est semblable au flux et reflux de mes flots,
Tu traînes cette vie que l'on t'a infligée,
Une vie qui te pèse et qu'aucune fin ne guide.
Parfois, cependant, je me dresse contre le sort,
Mes flots engloutissent ceux qui pèsent sur moi,
Relève donc un peu ce front soumis
Et l'horizon s'ouvrira devant toi à jamais... »